Événements

Discourses 1
Queer Forms in Art and Literature

Curaté par Andrew Hodgson
avec Cécile di Giovanni (Paris, FR), Hadrien Jacquelet (Paris, FR), James Unsworth (Salford, UK), Roy Claire Potter (Manchester, UK)

Samedi 18 mai, 14h-16h

Discourses 1 - Paris Ass Book Fair

Brigid Brophy, In Transit – A Trans-sexual Adventure, 1969 (Illustration de couverture : Allen Jones)

Discourses emprunte au format académique des présentations et des discussions en panel dans le but de creuser un peu plus les thèmes de réflexion que ne le permet le format habituel des conférences d’artistes. Les intervenant·es sont invité·es à proposer une présentation, conçue comme une performance de recherche artistique, axée sur une facette du thème de leur panel. L’objectif de chaque panel est de développer un discours exploratoire de large portée autour de la compréhension du thème en combinant les points de vues de l’histoire et de la théorie de l’art, ainsi que de sa pratique.

 

Cécile di Giovanni

Exploring Horror: Shaping Identity, Artistic Expression, and Queer Experience

Comment l’horreur comme genre m’a-t-elle accompagnée et influencée, façonnant ma personnalité et mon identité depuis l’enfance et l’adolescence, et comment influe-t-elle aujourd’hui sur mon travail d’artiste ? En outre, comment ma relation avec l’horreur a-t-elle évolué depuis l’enfance – de l’incapacité à affronter ce genre à son utilisation actuelle comme outil dans ma pratique artistique ? En outre, comment l’horreur a-t-elle influencé et contribué à la construction de mon identité queer, et quel est son impact sur mon anxiété ?

La pratique artistique multidisciplinaire de Cécile di Giovanni plonge dans l’évolution de sa perception idéalisée et fantasmée d’une culture nord-américaine spécifique, dépeinte dans les films et les séries télévisées des années 80, 90 et 2000, et examine l’influence de cette culture sur la construction de son identité et de sa perception du monde. À travers son travail, elle examine les transformations des symboles, des mythes et des codes qui ont laissé une marque indélébile sur son enfance et son adolescence.

 

Hadrien Jacquelet

Chimeras and Gargoyles: An Unexpected Refuge on the Fringes

Destinées à éloigner le mal et les pécheurs des édifices principalement religieux qu’elles ornaient (selon Huysmans, les gargouilles vomissaient le mal), les gargouilles et les chimères restent parmi les œuvres sculptées les plus excentriques, les plus intéressantes et les plus inexpliquées qui ont perduré jusqu’à nos jours.

Ces personnages sculptés, parfois considérés comme le fruit du folklore de leur époque, renferment peut-être plus de chaos qu’il n’y paraît. Leur existence même, qui repose sur la notion de « bien », fait naître le sentiment ironique que ces créatures sculptées sont déviantes. Charcot et Richer les ont observées en tant que patients psychiatriques dans Les Démoniaques dans l’Art, ouvrant ainsi la porte à une vision qui dépasse les valeurs symboliques et révèle les vérités intérieures et les vulnérabilités de la psyché humaine. De leur positionnement en marge extérieure des édifices de pouvoir à leur esthétique saisissante, elles incarnent la différence et nous invitent à explorer leur héritage de manière plus approfondie.

Hadrien Jacquelet (né en 1987) est un peintre figuratif français. Ses portraits d’amis, de figures controversées et ses autoportraits oscillent entre représentation fidèle et créature synthétique au tournant de notre siècle. Depuis 2010, il a participé à des expositions collectives à Paris, Los Angeles, Berlin et Milan. Il a notamment exposé en solo à One Wall Gallery, Portland, en 2022, et à Del Vaz Projects, Los Angeles, en 2015, où il a présenté l’exposition Superstition.

 

James Unsworth

The History of Girth and Mirth Organisations in Print

Je souhaite introduire la manière dont les organisations Girth and Mirth ont utilisé la presse écrite pour partager des informations et former une communauté. Très peu de recherches et d’écrits ont été consacrés à cette sous-culture sexuelle qui a vu le jour à une époque où l’homophobie et la grossophobie étaient très répandues, et beaucoup de ces documents imprimés ont été cachés puis détruits au cours des années 70, 80 et 90. Le développement rapide de l’utilisation d’internet au début des années 2000 a rendu ces publications obsolètes. Ces documents proviennent de ma propre collection, de sources en ligne et d’archives LGBTQI+ en Europe et aux États-Unis.

James Unsworth consacre ses œuvres aux corps de personnes queer gros·ses. Ses recherches sur l’histoire imprimée du mouvement Girth & Mirth et les débuts de la culture Bear lui servent d’inspiration pour ses dessins, ou lui fournissent une matière brute pour ses collages. En plus de son travail sur ces archives, il collabore avec des modèles vivants à l’inclusion de corps queer gros au sein de l’histoire de l’art. James Unsworth explore l’entrelacement entre l’histoire queer et celle de l’objet imprimé, ainsi que les connexions et les contrastes qui existent entre le passé et le présent, en questionnant les notions contemporaines de beauté, désir, sexe, masculinité et genre. Il nous met ainsi face à des aspects de la culture queer encore non valorisés.

 

Roy Claire Potter

A Backward-Facing Circle: Neuroqueering Communication

Huit à douze chaises en plastique, de toutes les couleurs, dans une pièce. Leurs sièges moulés sont fixés sur des pieds en acier laqué, courbés, noirs. Ces chaises banales, disposées en cercle, remettent en scène l’histoire, une discussion de groupe. Mais le cercle est inversé, tourné vers l’arrière, alors de quel type de communication s’agit-il ?

Roy Claire Potter est artiste et écrivain·e, influencé·e par la linguistique et la théorie de la performance. Iel réalise des performances, des installations et des films, écrit et dessine également. Iel collabore également avec des musicien·nes et des artistes sonores pour réaliser des œuvres audio destinées à des festivals de musique et à la radio. Roy est maître·sse de conférences en arts à l’université John Moores de Liverpool, ancien·ne professeur·e d’écriture hybride à la Fondation Arvon, et a animé des ateliers de performance à l’École des beaux-arts de Nantes et au Royal College of Art de Londres. Son premier roman, The Wastes, est publié par Book Works.

 

 

Andrew Hodgson est un écrivain et chercheur basé à Paris. Il est l’auteur des études critiques The Post-War Experimental Novel (Bloomsbury, 2019) et Surrealisms (Bloomsbury, 2025), et des romans Reperfusion (WPS&B, 2012) and Mnemic Symbols (Dostoyevsky Wannabe, 2019). Il est l’éditeur de deux recueils d’écrits expérimentaux : Paris (Dostoyevsky Wannabe, 2019) et Praxis (Dostoyevsky Wannabe, 2021). Pour le livre objet New Forms of Art and Contagious Mental Illness (New Documents, 2023), il a sélectionné et traduit du suédois à l’anglais un ensemble de textes qui décrivent un épisode de l’histoire de l’art, suivant la Première guerre mondiale, pendant lequel la littérature et l’art d’avant-garde ont été pensés comme les agents pathogènes d’une « psychopathie contagieuse ». Il contribue par ailleurs à frieze, Art Basel, The Paris Review, The Guardian, and 3:AM Magazine, entre autres publications.

 

Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Pernod Ricard